Histoire pastorale
Le Grand Pic Saint-Loup a toujours été une terre d’itinérance pour les troupeaux.
Au Néolithique, nos ancêtres se sédentarisent. Devenus agriculteurs-éleveurs, il vont progressivement modifier leur environnement en l’adaptant à leurs nouveaux besoins. La végétation d’alors est ce que l’on appelle un milieu « fermé » ; c’est à dire un enchevêtrement hétéroclite d’espèces végétales diverses, au travers duquel il est difficile de pénétrer.
Pour mettre les terres en cultures et faciliter le pâturage, les premiers agriculteurs et éleveurs vont devoir « ouvrir » ce milieu, travailler les terres, créer des chemins… Les troupeaux, qui se déplacent en fonction des saisons pour trouver une alimentation verte et nourrissante, vont contribuer à ce travail, en broutant herbes, plantes et arbustes au gré de leurs déplacements.
L'ouverture des milieux apporte de nombreux avantages. L’éclaircissement de la végétation et l’accès des sols au rayonnement solaire vont favoriser le développement d’une biodiversité et d’une faune et flore jusque là limitées. On assiste à la création d’un nouveau paysage, emblématique de notre région : la garrigue. Le pastoralisme est ainsi une pratique ancestrale, qui a contribué et contribue encore aujourd’hui à l’identité du Grand Pic Saint-Loup. Les troupeaux continuent à maintenir naturellement une garrigue ouverte et accessible. La consommation d’herbes et d’arbustes diminue le volume de biomasse combustible, limitant les risques d’incendies.
Le parcours des animaux favorise l’entretien naturel et régulier des paysages. C’est aussi un lien entre les habitants et les agriculteurs, qui accueillent les troupeaux tout au long de leur itinérance. A la fin du printemps, certains bergers perpétuent la transhumance, en amenant leurs bêtes là où l’herbe est plus verte, sur le Mont Lozère ou le Mont Aigoual.
Le déplacement des bêtes suit une logique vertueuse et durable : il prélève une ressource fourragère naturelle, en suivant son cycle de maturité.
Enfin, l’élevage de parcours, qui va de pâturages en pâturages, est le plus respectueux pour les animaux et l’environnement. Le déplacement, le plein air, la qualité de l’alimentation, représentent des pratiques saines, adaptées à de petits volumes et qui donnent de très bons produits. Ainsi, le lait, les fromages, la viande sont le résultat d'une production authentique et de très grande qualité gustative et nutritionnelle.