Le chemin des verriers

La légende rapporte que Saint Louis accorda aux nobles ruinés par les croisades, le droit d’exercer l’art et la science de la verrerie.

Du XIIIe siècle à la révolution, le Causse de l’Hortus va être pour ces « gentilshommes verriers » une terre idéale. Les nombreuses forêts de chênes d’alors apportaient le bois, qui en alimentant les fours produisait l’énergie nécessaire. La fabrication utilisait la chaux, issue du calcaire du causse, et la silice en provenance du fleuve Hérault. Les routes commerciales n’étaient pas loin et les productions furent acheminées jusqu’à Sommières, pour rejoindre Montpellier et la Méditerranée. On parle désormais du « Chemin des Verriers » pour raconter l’histoire de ce savoir-faire en ces lieux et de son rayonnement bien au-delà de son causse originel.

De nombreuses verreries ont été inventoriées sur le Causse de l’Hortus, vaste plateau calcaire délimité au sud par les falaises de l’Hortus, au nord par la plaine de Pompignan, à l’ouest par le bassin de Londres et à l’est par les falaises de Claret et de Valfaunès. La verrerie des Couloubrines à Ferrières-les-Verreries est aujourd’hui le seul témoignage daté de cette époque. Les objets réalisés par les gentilshommes verriers étaient d'une grande finesse et leur talent reconnu jusqu’à Majorque. Ils produiront des flacons et divers récipients pour les vignerons, les parfumeurs ou la faculté de médecine de Montpellier.

Mais l’activité finit par s’effondrer. Les déboisements massifs, la répression du protestantisme auquel nombre de ces nobles se sont convertis, le remplacement du charbon de bois par celui de terre* qui va déplacer la fabrication du verre à proximité des bassins houillers, en sont quelques unes des raisons. La Révolution de 1789 en abolissant le privilège des gentilshommes-verriers en signe la disparition.

Le chemin des verriers raconte un savoir-faire ancien, mais témoigne également d’une identité, d’un patrimoine. Alors profitez des sentiers qui sillonnent la garrigue pour mieux découvrir ce patrimoine. Au gré de vos balades, vous croiserez aussi d’autres histoires humaines qui s’y racontent. Des très anciennes comme celles des hommes de la Préhistoire à travers les dolmens et le site du Rocher du Causse. D’autres qui sont apparues au MoyenÂge avec les charbonniers qui fabriquaient du charbon de bois sur de multiples emplacements. Sans oublier, celles plus récentes des bergers qui ont aménagé des lavognes, ces mares artificielles conçues pour faire boire les troupeaux.

(*) : Le charbon de terre ou minéral communément appelé houille est une roche sédimentaire provenant de la fossilisation de végétaux préhistoriques.

Pour en découvrir encore +

Mas Neuf et Rocher du Causse

Halte à la Halle du Verre pour voir travailler Guillaume Domise

Visite guidée de la Verrerie de Couloubrines

La Verrerie de Couloubrines reste l’unique témoignage restauré du passé verrier du Causse de l’Hortus. « Léa vous dit tout » vous propose d’en retracer l’histoire à l’occasion de visites guidées. Une animation alliant la visite & des dégustations de vin vous est proposée en juin et en octobre avec Vignobles et Découvertes.

Randonnée des asphodèles

(charbonnières et sépultures)

Boucle de 3.5km - 1h30 - Très facile

Situé entre Claret et Ferrières-les-Verreries, le Mas de Baume, ancienne verrerie devenue restaurant, est le départ de la balade. Cette boucle bien fléchée permet de profiter de la végétation foisonnante des plantes de garrigue et de mettre ses pas dans ceux des hommes qui ont vécu ici.

Murs en pierre sèche, cachette des verriers, four à chaux, cabanes de charbonnier et aussi dolmen témoignent de cette présence.