Les forts villageois
Au XVe siècle, la guerre de 100 ans crée un climat d’insécurité durable. Face à l’inquiétude des habitants, les villages vont se fortifier. C’est une identité communautaire nouvelle qui se dessine alors, regroupée autour du Château de Montferrand.
Dans le diocèse de Maguelone, au début du XIIIe siècle, la majorité des fiefs et des seigneuries (telles que Montpellier, Ganges, Brissac pour les plus importantes) sont sous la suzeraineté épiscopale et/ou comtale de Melgueil-Montferrand. Le comté est divisé en deux pôles administratifs avec au sud le Château de Melgueil (aujourd’hui Mauguio) et au nord le château de Montferrand (proche de la zone géographique de l’actuelle intercommunalité).
Situé entre un littoral attractif et les Cévennes, le Grand Pic Saint-Loup est un monde agricole, à la croisée des routes commerciales entre le littoral montpelliérain et l’intérieur des terres. Son habitat plutôt dispersé est organisé autour des manses*, castra* et églises des différentes paroisses.
La formation de villages à proprement parler va être ainsi tardive. Durant la guerre de 100 ans, lorsque les combats ne font pas rage, des bandes de mercenaires désoeuvrés parcourent la région, à la recherche d’exactions et de pillages. Cette insécurité durable va pousser les habitants à revendiquer la construction d’enceintes fortifiées pour se protéger, ce qu’acceptera le pouvoir royal. Progressivement, le regroupement des habitants dans et autour de ces enceintes, va contribuer au développement et à l’autonomie de ces forts villageois, qui structurent aujourd’hui encore le territoire.
Tout autour du Château de Montferrand, redécouvrez ce passé médiéval, identifiable au détour des ruelles, des détails d’architecture, des églises ou des fortifications.
(*) : manses : ancêtres des mas / castra : pluriel de castrum : un lieu d'habitat aristocratique et paysan du Moyen-Âge, clos et fortifié
Viols-le-Fort
Viols-le-Fort a conservé de son enceinte du XVe siècle une imposante tour-porte, récemment inscrite au titre des Monuments Historiques. Son église du XIIe siècle sera agrandie au XIXe siècle pour satisfaire à l’accroissement de sa population. Au détour de ses ruelles, découvrez les échoppes de ses artisans. Pour les amoureux de randonnées, le sentier des drailles, une jolie balade sur une ancienne terre de transhumance vous mènera jusqu’au dolmen du même nom.
Saint-Martin-de-Londres
Le village se forme dès le XIIe siècle autour d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-désert). Édifiée par les moines dans sa clôture fortifiée, l’église est un trésor de l’architecture romane de la région. Les rues du village sont un havre de paix pour allier balade et découverte historique.
Notre Dame-de-Londres
Au XVe siècle, le hameau est fortifié. Le château communique avec l’église romane à double chevet par un passage intérieur. Il a été remanié au XVIe siècle autour de son donjon médiéval carré qui domine encore la place centrale. Un village charmant à la croisée de routes pittoresques, pour une halte apaisante.
Saint-Jean-de-Cuculles
L’église actuelle et son enclos de forme cloitré témoignent de l’ancien prieuré de Cuculles qui dépendait de la cathédrale de Maguelone. Elle date pour la partie inférieure du XIIe siècle et fut rehaussée au XIVe siècle pour être mise en défense et servir de refuge à la population. C’est aujourd’hui un superbe endroit, au milieu des vignes, point de départ d’une très jolie route qui vous mènera jusqu’à Cazevielle au pied du Pic Saint-Loup.
Les Matelles
Le village fut le siège de la communauté du Val de Montferrand. Aujourd’hui ses ruelles, si caractéristiques d’une histoire médiavale, sont un enchantement.
Ne manquez pas la Maison des Consuls, qui abrite le Musée d’Arts et d’Archéologie ; un dialogue vivant entre archéologie et art contemporain, témoignage du savoir-faire de l’homme et de sa capacité à transformer son environnement.